Les garçons hyperactifs ne dorment pas assez

D’après les conclusions d’une récente étude, les jeunes garçons hyperactifs ne bénéficient pas d’un sommeil suffisant, ce qui pourrait exacerber leur hyperactivité. Cette recherche, publiée dans le numéro de novembre de la revue Pediatrics, représente la première étude à explorer la corrélation entre le manque de sommeil et l’hyperactivité au sein d’une vaste population infantile.

Dans le cadre de cette enquête, 2 057 mères ont annuellement répondu à des questionnaires portant sur la quantité de sommeil de leurs enfants et sur leur niveau d’hyperactivité. Ces données ont été collectées jusqu’à ce que les enfants atteignent l’âge de cinq ans, puis elles ont été analysées par une équipe de chercheurs provenant de l’Université de Montréal, de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, du CHU Sainte-Justine, de l’Université Laval et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) en France.

L’hyperactivité peut perturber le sommeil nocturne

L’un des principaux auteurs de l’étude, le Dr Jacques Montplaisir, professeur au Département de psychiatrie de l’Université de Montréal et directeur du Centre d’étude du sommeil de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, souligne que « l’hyperactivité peut perturber le sommeil nocturne ». Il ajoute que les enfants qui ne dorment pas suffisamment sont généralement des garçons hyperactifs issus de milieux familiaux difficiles.

Le Dr Montplaisir explique également que « des nuits de sommeil courtes ou fragmentées peuvent entraîner une somnolence, qui peut se traduire par de l’hyperactivité chez les garçons ». Il ajoute que les enfants qui parviennent à dormir sans interruption pendant au moins 11 heures obtiennent de faibles scores aux tests d’hyperactivité. Cependant, le risque que les enfants très hyperactifs aient un sommeil plus court est plus élevé que le risque que les enfants avec une durée de sommeil réduite deviennent hyperactifs.

Un risque d’hyperactivité plus élevé pour les garçons qui dorment moins longtemps

Les chercheurs ont également découvert que les garçons, plus que les filles, dont les mères ont un niveau d’éducation plus bas, qui viennent de milieux économiquement défavorisés, ou qui étaient réconfortés en dehors de leur propre lit ou dans le lit parental lorsqu’ils se réveillaient la nuit à un âge précoce, courent un risque plus élevé de dormir moins longtemps et de manifester une hyperactivité marquée.

Il est à noter que les participants à cette étude étaient principalement constitués de femmes blanches, francophones, originaires du Québec, représentant 92,1 % de l’échantillon. Les questions posées aux mères comprenaient notamment les suivantes : quelle est la durée moyenne du sommeil de votre enfant la nuit ? Au cours des trois derniers mois, à quelle fréquence diriez-vous que votre enfant a été agité ou hyperactif ? Qu’il n’arrêtait pas de bouger ? Qu’il se montrait impulsif ou agissait sans réfléchir ? Qu’il avait des difficultés à attendre son tour lorsqu’il jouait avec ses amis ? Qu’il éprouvait des difficultés à se concentrer ou à attendre ce qui lui avait été promis ?

À propos de l’étude

Les auteurs de l’article « Short Nighttime Sleep-Duration and Hyperactivity Trajectories in Early Childhood », publié dans la revue Pediatrics, sont Evelyne Touchette et Bruno, Falissard pour l’INSERM (France); Michel Boivin, Ph.D. pour l’Université Laval; Sylvana M. Côté, Dominique Petit, Xuecheng Liu, Richard E. Tremblay et Jacques Y. Montplaisir pour l’Université de Montréal.

Partenaires de recherche

Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, le ministère de la Santé et des Services sociaux du  Québec, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, le Fonds québécois de recherche sur la société et la culture, le Fonds québécois de recherche sur la nature et les technologies, le Fonds de la recherche en santé du Québec, le ministère de la Recherche, de la Science et de la Technologie du Québec, Développement des ressources humaines Canada, Santé Canada et la National Science Foundation.