La somniloquie et le bruxisme chez l’enfant

Brigitte Langevin 300 dpi
Le contenu de cet article est extrait du livre « Aider mon enfant à mieux dormir », de Brigitte Langevin. 
Formatrice, conférencière et coach pour l’apprentissage du sommeil des enfants.
Auteur de plusieurs livres à succès sur les sommeil des enfants et des adultes, aux Éditions de Mortagne.

Dormir à poings fermés ?

Rares sont les parents dont les enfants dorment à poings fermés ! Certains marchent ou parlent en dor­mant, d’autres grincent des dents ou encore sont la proie de terreurs nocturnes. Quand nuit rime avec souci et que le sommeil nous rend la vie dure, il est temps de réagir.

Les parasomnies, tels que la somniloquie (parler en dor­mant), le bruxisme nocturne (grincement des dents), le somnambulisme (marcher en dormant), les terreurs nocturnes, les cauchemars et l’énurésie

[1] (pipi au lit) sont classés par le corps médical dans la catégorie de trou­bles du sommeil. Bien qu’embarrassantes, elles sont le plus souvent sans conséquence graves, car elles n’entraînent aucune somnolence durant le jour. Toute­fois, elles diminuent la qualité et la quantité de sommeil de l’enfant et se répercutent sur ses rêves également. Voyons quel­ques détails relatifs à ces états spécifiques durant le sommeil et comment les contrer.

Dormir à poing fermé semble parfois inaccessible si votre enfant est victime de troubles du sommeil tels qu’énumérés précédemment. Bien qu’ils s’agissent de troubles légers, ils diminuent la qualité et la quan­tité de son sommeil, et ses rêves également. Voyons mainte­nant quelques détails relatifs à chacun.

[1] L’énurésie ne fait pas véritablement partie des troubles du sommeil, car l’enfant énurétique dort bien. Cependant, un lit mouillé peut réveiller l’enfant et affecter son sommeil s’il a de la difficulté à se rendormir. À ce titre, nous avons choisi de traiter ce sujet parmi les troubles du sommeil.

 

La somniloquie

Est-ce que votre enfant parle durant son sommeil ? Ce phénomène inoffensif, sans conséquence et presque universel se nomme la somniloquie. La moi­tié des enfants parlent en dormant[1]. Que ce soit en sommeil lent ou en sommeil paradoxal, la faculté d’énoncer quelques mots ou un fragment d’idée, tel que Viens iciJ’aime pas çaJ’ai dit non est possible. Ces paroles s’accompagnées fréquemment d’une émotion, par exemple : la peur, la colère, la joie ou encore le soula­gement. Ces moments de verbalisa­tion coïncident sou­vent avec un mouvement du dor­meur qui ajuste sa cou­verture ou replace son oreiller.

Lorsque le dormeur prononce un ou deux mots inin­telli­gibles, nous pouvons penser qu’il se trouve en sommeil lent. En sommeil paradoxal, si le dormeur se met à par­ler, ses paroles sont généralement en lien avec ce qu’il voit en rêve. Le parent présent peut alors conver­ser avec le rêveur et obtenir des répon­ses intelligentes à ses questions, mais il ne doit pas s’attendre à lui faire révéler les secrets enfouis dans son esprit. La conver­sation concernera surtout les événements des journées précé­dentes.

Comment réagir ? La somniloquie est un phénomène normal qui ne requiert aucune action.

Le bruxisme nocturne

Le bruxisme nocturne est communément appelé le grin­cement de dents. L’enfant frotte ses dents du bas sur celles d’en haut en contractant les muscles de sa mâchoire. Le bruit impressionnant et désagréable pro­duit par cette action ne réveille pas le dormeur. Le bruxisme peut avoir lieu pendant chacun des sta­des du sommeil, incluant le sommeil de rêves. Il peut se pro­duire fré­quemment au cours de la même nuit, durer environ quel­ques secondes et être d’une forte intensité.

Les enfants souffrent davantage de ce problème, mais celui-ci diminue avec l’âge. « On estime qu’il survient chez environ 11% des enfants âgées entre trois et sept ans. Entre 8 et 12 ans, l’incidence dimi­nue autour de 6%. Environ 2% des adolescents ont ce problème. » [2] Le bruxisme peut réapparaître chez l’adulte en épisode de stress ou d’anxiété. À long terme, le frottement des dents occasionne un pro­blème d’usure dentaire et la contrac­tion nocturne génère des douleurs à la mâchoire durant la journée et est responsable de certains maux de tête.

Comment réagir ? Pour remédier à la situation, il faut consulter un dentiste. Celui-ci prescrira une plaque occlusive. Cet appareil buccal se porte la nuit et em­pê­che le contact des dents ; le bruit disparaît et l’usure des dents diminue. Par contre, cet appareil ne prévient pas la contraction de la mâchoire. Ici le dormeur doit apprendre à gérer son stress !

[1] Dr Susan E. Gottlieb, Les problèmes de sommeil des enfants, Éditions de L’Homme, 199, p. 162.

[2] Dr Charles Morin, Vaincre les ennemis du sommeil, Éditions de l’Homme, 1997, p. 236.

 

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