Auteurs : Sy DUONG-QUY, Thong HUA-HUY
Source : Association franco-vietnamienne de pneumologie.
La BPCO est une maladie des bronches qui se traduit par une inflammation chronique de celles-ci. Lorsque les bronches sont longtemps enflammées, leur calibre se rétrécit, ce qui a des répercussions sur l’anatomie et le fonctionnement de l’appareil respiratoire.
L’impact de la BPCO sur la qualité du sommeil
Les étiologies des troubles du sommeil chez les BPCO sont multiples : l’anxiété, le syndrome dépressif, l’hypoxémie au repos, les apnées du sommeil, la désaturation nocturne, etc.
Dans la BPCO, la qualité du sommeil sera inévitablement altérée dans l’évolution de la maladie, liée probablement au degré de sévérité de l’obstruction bronchique. Les principaux troubles du sommeil sont l’insomnie et la somnolence diurne. Les données des études épidémiologiques montrent qu’il y a une diminution du temps de sommeil total chez les BPCO, et en particulier chez les BPCO sévères. Chez ces patients, l’architecture du sommeil est souvent perturbée et caractérisée par une diminution du sommeil activé (sommeil avec les mouvements rapides des yeux = REM en anglais ou sommeil paradoxal) et du sommeil lent profond. Cette perturbation est aggravée également par l’augmentation de la fréquence des changements de stade et du nombre de micro-éveils.
En utilisant les questionnaires qui permettent d’évaluer la qualité du sommeil (PSQI, par exemple), certaines études ont montré que chez les BPCO traitées et contrôlées, la qualité du sommeil était nettement supérieure à ceux ayant plusieurs épisodes d’exacerbation et instables. De plus, la qualité du sommeil est fortement diminuée par la dégradation de l’état respiratoire du patient se traduisant par une désaturation et une hypoxémie nocturne.
L’impact de la BPCO sur la désaturation nocturne
En effet, la désaturation nocturne est fréquente chez les BPCO au cours du sommeil paradoxal. Elle est jugée responsable de la mauvaise qualité du sommeil et de l’hypertension pulmonaire. Plusieurs études ont montré que chez les BPCO ayant une hypoxémie au repos, l’oxygénothérapie à faible débit par voie nasale améliorait significativement la qualité du sommeil. Cependant, il est important de définir les critères de désaturation dans cette population. Dans la BPCO, la désaturation nocturne est définie par une chute de la saturation en oxygène pendant plus de 30 % du temps d’enregistrement interprétable avec un niveau de saturation en oxygène (SaO2) inférieur à 90 % ou une SaO2 moyenne inférieure à 90 % sur l’ensemble du temps de l’enregistrement.
Selon la nouvelle recommandation, la surveillance de la saturation nocturne n’est pas obligatoire chez tous les BPCO. Par ailleurs, l’oxygénothérapie pendant la journée ou la ventilation non invasive (VNI) pendant la nuit n’est pas recommandée. Cependant, chez les BPCO ayant une hypoxémie diurne au repos, l’oxygénothérapie nocturne peut être prescrite sans enregistrement préalable de la saturation nocturne. La désaturation nocturne sévère est observée quasi-constamment chez les patients dont l’hypoxémie diurne est importante.
En outre, il existe aussi une corrélation significative entre la désaturation nocturne et la sévérité de l’hypercapnie diurne. Mais, cette dernière est rarement corrigée par l’oxygénothérapie au cours du sommeil et à long terme.