Le travail de nuit augmente les risques de cancer
À la suite d’investigations épidémiologiques en 2007, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a corroboré l’impact du travail de nuit sur la propension au développement de cancers. En parallèle, le Centre international de Recherche sur le Cancer de l’OMS a intégré le travail nocturne dans la liste des agents potentiellement cancérigènes.
Il semble que l’accroissement du risque de cancer puisse être attribué à la perturbation de l’horloge biologique, entraînant une diminution de la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Il est à noter que cette hormone joue un rôle protecteur contre le cancer, et les travailleurs de nuit semblent en produire moins que leurs homologues travaillant de jour.
D’autres études, menées sur des animaux, ont démontré que l’exposition constante à la lumière pendant la nuit, ainsi que les variations horaires, favorisent l’émergence de tumeurs. Ces résultats soulignent l’importance de considérer les implications potentielles pour la santé liées au travail de nuit et à ses effets sur le cycle biologique.
Les travailleurs de nuit souffrent souvent de problèmes gastro-intestinaux et de troubles digestifs
Les organes du corps suivent des rythmes différents entre le jour et la nuit, étant programmés pour une activité maximale pendant la journée et un repos pendant la nuit. Cela s’applique notamment au système digestif. Lorsque l’on travaille de nuit, le processus normal de digestion est perturbé, car il ne s’aligne pas sur le rythme naturel de l’horloge biologique. Il est intéressant de noter que les travailleurs de nuit font souvent face à des problèmes gastro-intestinaux et des troubles digestifs. Cela est attribuable au fait qu’ils s’alimentent à des heures où leurs organes sont programmés pour être au repos.
De nombreux travailleurs en horaires nocturnes ou en rotation peuvent développer des problèmes de santé liés à une alimentation inadéquate. Une étude a révélé que la qualité de la nourriture consommée par les travailleurs de nuit n’est généralement pas optimale. Ils ont tendance à privilégier des repas rapides au détriment de repas sains qui nécessitent une préparation plus longue. Les collations sucrées et les boissons caféinées sont fréquemment privilégiées pour stimuler la vigilance pendant le travail. De plus, l’absence d’accès à des restaurants offrant une alimentation de qualité en raison des horaires nocturnes contribue à la consommation de nutriments de moindre qualité, qui ne sont pas correctement métabolisés par le corps.
En conséquence, le risque d’hypercholestérolémie, d’ulcères d’estomac et de reflux gastro-intestinaux augmente considérablement. La fatigue constante des travailleurs de nuit, les amenant à lutter contre le sommeil, les pousse également à consommer davantage de boissons caféinées, aggravant ainsi les problèmes gastro-intestinaux.
Travailler de nuit peut causer des conflits familiaux et sociaux
Les travailleurs de nuit partagent souvent les défis auxquels ils font face en conciliant leur travail avec leur vie familiale et sociale. Leur emploi du temps restreint ne leur permet pas de consacrer suffisamment de temps à leur conjoint, leurs enfants et leurs amis. Cet aspect revêt une importance capitale pour l’équilibre mental, car en tant qu’êtres humains, nous éprouvons le besoin fondamental de tisser des liens affectifs avec autrui. La quantité et la qualité du temps passé avec nos proches jouent un rôle déterminant dans notre santé mentale, émotionnelle et physique. Le manque de relations sociales régulières peut susciter un sentiment de solitude et d’isolement.
Par ailleurs, le manque de sommeil chez les travailleurs de nuit peut entraîner des troubles de l’humeur, les rendant plus irritables et perturbant ainsi leurs relations sociales. Il est crucial de reconnaître que le bien-être mental et émotionnel est étroitement lié à la qualité des interactions sociales et au soutien des relations significatives. Les effets de ces défis sur la vie sociale des travailleurs de nuit soulignent l’importance d’une prise de conscience collective et de mesures pour favoriser un équilibre sain entre vie professionnelle et vie personnelle, même en horaires atypiques.
La fatigue est un enjeu très important en matière de santé et sécurité au travail
Diverses études mettent en lumière l’importance cruciale de la fatigue en matière de santé et de sécurité au travail. Selon l’Institute for Work and Health (IWH), le travail de nuit et les horaires de travail en rotation présentent un risque accru de blessures professionnelles. Ce risque est étroitement lié à la fatigue des travailleurs et à un soutien réduit de la part de leurs collègues. Une recherche a spécifié que le quart de nuit est la période associée au plus grand nombre d’accidents de travail, suivi par le quart de soir.
Il est fréquent que les travailleurs manquent de sommeil, soit en ne dormant pas suffisamment d’heures, soit en bénéficiant d’un sommeil de moindre qualité, celui-ci étant moins réparateur lorsqu’il est pratiqué pendant la journée. Ces carences ont un impact immédiat sur leur capacité de concentration et de vigilance. En conséquence, ils sont jusqu’à sept fois plus susceptibles d’être impliqués dans des accidents de la route ou des accidents du travail. La corrélation entre la fatigue liée aux horaires de travail atypiques et les risques d’accidents souligne l’urgence d’aborder cette problématique pour préserver la santé et la sécurité des travailleurs.
Les impacts hormonaux associés aux horaires de travail atypiques
Le rythme circadien exerce un contrôle sur diverses hormones dans notre corps, dont le cortisol, étroitement lié au niveau de stress. En effet, plus une personne est stressée, plus elle produit de cortisol.
Normalement, le taux de cortisol atteint son pic pendant la journée et diminue la nuit. Cependant, des études ont démontré que chez les travailleurs de nuit, le niveau de cortisol demeure élevé pendant la nuit. Cette situation engendre des perturbations du sommeil chez ces travailleurs, car le stress induit un état d’hypervigilance, entraînant des difficultés à s’endormir. L’altération du rythme naturel du cortisol peut donc contribuer aux problèmes de sommeil rencontrés par les travailleurs de nuit, soulignant ainsi l’importance de comprendre les impacts hormonaux associés aux horaires de travail atypiques.
Le travail de nuit augmente le risque d’apnée du sommeil
Selon la National Sleep Foundation, les travailleurs de nuit présentent un risque deux fois plus élevé que les autres travailleurs de souffrir d’apnée du sommeil. Des études indiquent que l’apnée obstructive du sommeil (AOS) est plus fréquente chez les conducteurs de véhicules à moteur commerciaux. Cette prévalence accrue souligne l’importance de prendre en compte les facteurs spécifiques aux horaires de travail nocturnes, tels que les troubles du sommeil, dans des secteurs où la vigilance et la sécurité, comme la conduite, revêtent une importance capitale.