Apnée du sommeil2024-05-29T14:52:31-04:00

Apnée du sommeil

Qu’est-ce que l’apnée du sommeil

L’apnée du sommeil se caractérise par une diminution ou des arrêts récurrents du flux respiratoire normal pendant la nuit. Ces interruptions, appelées apnées, durent de 10 à 60 secondes et surviennent fréquemment. Une telle obstruction cause une diminution du taux d’oxygène dans le sang qui provoque des microréveils. Un ronflement bruyant accompagne généralement chaque reprise de la respiration. Le dormeur n’a pas conscience de ces arrêts, car à l’état de veille sa respiration est totalement normale.

Il existe deux principaux types d’apnée du sommeil :

L’apnée obstructive du sommeil

La plus courante, qui se doit à un relâchement excessif des muscles de la gorge durant la nuit, entraînant une obstruction partielle ou totale des voies respiratoires.

L’apnée centrale du sommeil

Qui survient lorsque le cerveau n’envoie pas les signaux voulus aux muscles respiratoires. Contrairement au type précédent, il n’y a pas d’obstruction physique des voies respiratoires.

Autres types d’apnée

Parmi les autres types d’apnée, notons que l’apnée mixte du sommeil combine l’apnée obstructive du sommeil et l’apnée centrale du sommeil. Les symptômes plus marqués touchent des patients plus jeunes.

Diagnostic de l’apnée du sommeil

Plusieurs outils de dépistage, y compris des questionnaires tels que l’Échelle de somnolence d’Epworth, amènent à soupçonner une apnée du sommeil chez un individu. Néanmoins, seuls les tests de polysomnographie qui analysent l’oxygénation, la fréquence respiratoire et cardiaque, les mouvements, la position, les ronflements et les stades du sommeil permettent de poser un diagnostic.

Pour évaluer la gravité de la maladie, on calcule la moyenne des arrêts respiratoires par heure. Il est normal d’observer jusqu’à 5 arrêts respiratoires par heure. Un cas léger d’apnée du sommeil se situe entre 5 et 15 apnées par heure, tandis qu’un cas modéré enregistre une moyenne entre 15 et 30 arrêts. Les cas sévères dépassent 30 arrêts par heure.

Il est recommandé de procéder à un questionnaire en présence du conjoint, car les symptômes tels que le ronflement, les arrêts respiratoires nocturnes ou l’agitation motrice pendant la nuit sont souvent niés ou mal perçus par la personne concernée.

Traitement de l’apnée du sommeil

La thérapie positionnelle, autrement dit dormir sur le côté s’avère efficace pour les cas d’apnées du sommeil légères et modérées. La plupart des partenaires de lit des personnes le savent déjà. Un coup de coude assez vigoureux pour forcer le ronfleur à se mettre sur le côté est la plus ancienne des thérapies!

Pour apprendre à dormir sur le côté toute la nuit, des dispositifs décrits visent à rendre inconfortable la position de sommeil sur le dos. La thérapie positionnelle a ses limites, mais elle s’est montrée efficace avec certaines personnes.

Cette méthode traditionnelle consiste à coudre une poche dans le dos d’un T-shirt serré, juste entre les omoplates pour y insérer une ou plusieurs balles de tennis. Il est aussi possible de coudre un objet dur et rond, comme un morceau de bois tout le long de la veste de pyjama ou de la chemise de nuit. La position allongée sur le dos devient alors inconfortable, et force la personne à s’allonger sur le côté. Il existe d’autres dispositifs en vente dans le commerce, comme le T-shirt anti-ronflement, ou le sac à dos.

Placer un long oreiller tout le long du lit peut empêcher de s’allonger sur le dos. De tels oreillers sont en vente dans la plupart des grands magasins et les grands oreillers en forme de U, prévus pour l’allaitement, se trouvent chez les marchands d’articles pour femmes enceintes.

Diverses applications enregistrent les ronflements, les apnées du sommeil et mesurent les effets des thérapies employées.

Les changements de comportement font partie intégrante du programme de traitement. Ils permettent d’améliorer la réponse à la thérapie positionnelle. Il est par exemple déconseillé de boire de l’alcool, de fumer et de prendre des somnifères, car ces produits sont susceptibles de faire s’affaisser les voies respiratoires pendant le sommeil, provoquant ou intensifiant ainsi les épisodes d’apnée.

Ces dispositifs visent à stabiliser la mâchoire inférieure en position avancée en réorganisant les voies respiratoires supérieures, pour faciliter le passage de l’air et réduire l’obstruction respiratoire. D’autres appareils maintiennent la langue en position antérieure, mais leur utilisation reste limitée.

Ces appareils envoient de l’air sous pression dans les voies respiratoires pendant le sommeil afin de maintenir les voies respiratoires ouvertes et d’empêcher les apnées. Prescrits en cas d’apnée obstructive du sommeil, ils ne sont d’aucune utilité pour les autres troubles du sommeil.

Ces appareils sont très dispendieux et ne sont pas couverts par la RAMQ, mais les assurances privées les remboursent. Certains hôpitaux ont des arrangements afin de prêter des appareils pour les personnes à très faibles revenus.

Il convient de comparer les tarifs de plusieurs compagnies pour ne pas payer le prix fort, sans négliger toutefois la qualité du service après-vente.

La Fondation Sommeil ne reprend pas les appareils usagés et n’en donne pas non plus. Cependant, nous pouvons mettre en contact des personnes qui souhaitent donner leur appareil pour les jumeler directement avec des personnes qui ont besoin d’un appareil.

Dans certains cas, une intervention est recommandée pour corriger des problèmes anatomiques contribuant à l’apnée du sommeil. On enlève alors la luette, et les tissus mous du palais et s’il le faut les amygdales ou on avance le maxillaire ou la mandibule afin d’améliorer le passage de l’air.

Les causes, les effets secondaires, les critères diagnostiques et les modalités de traitement de l’apnée du sommeil sont différents chez l’enfant de chez l’adulte.

En cas d’apnée du sommeil imputable au volume des amygdales ou des adénoïdes, une intervention chirurgicale pour ôter ces tissus mous élimine habituellement les ronflements et les apnées

Une seconde opération peut être envisagée quelques mois ou années plus tard, car les tissus mous ont « repoussé ». Par contre, la chirurgie ne suffit pas en cas de constriction maxillaire (étroitesse des mâchoires) ou de différence de largeur entre les mâchoires, on recommande alors un traitement orthodontique (appareils dentaires). Au cas où il faut pratiquer une chirurgie maxillo-faciale, on attendra la fin de la croissance.

Lorsque l’apnée se doit à un problème d’obésité, la pratique régulière d’exercice physique et le maintien d’une alimentation saine s’imposent.

Personnes touchées par l’apnée du sommeil

Le tableau clinique typique d’un patient atteint de ce syndrome est souvent celui d’un homme obèse, au cou court et trapu, qui ronfle de manière préoccupante pendant son sommeil.

Cependant, il est essentiel de rester vigilant, car ce syndrome peut également toucher des patients minces qui ne se plaignent que de ronflements et de fatigue diurne. Il peut également affecter les femmes, en particulier après la ménopause.

Les enfants connaissent des épisodes d’obstruction des voies respiratoires pendant le sommeil, ce que l’on appelle l’apnée obstructive du sommeil. Ce sont souvent les parents qui observent un problème de respiration chez l’enfant. Dans le cas des enfants, deux principales causes sont associées à ce syndrome : l’obésité ou l’hypertrophie des amygdales et des adénoïdes. On peut alors penser à une ablation par oto-rhino-laryngologiste (ORL) ou un orthodontiste (pour la forme du palais) ou un chirurgien spécialisé pour une intervention maxillo-faciale.

Autres types d’apnée du sommeil

Pendant une apnée centrale, il n’y a aucun effort respiratoire visible, et aucune ventilation pulmonaire ne se produit, ce qui signifie que la respiration est momentanément interrompue. Les apnées centrales « pures » ne sont pas courantes, et elles se doivent à divers problèmes médicaux tels que l’insuffisance cardiaque, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et l’insuffisance rénale, l’hypothyroïdie. Dans ces cas, on parle d’apnées centrales du sommeil liées à des problèmes médicaux, en dehors du syndrome de Cheyne-Stokes.
La respiration de Cheyne-Stokes est un schéma respiratoire anormal caractérisé une alternance régulière de périodes d’apnée et d’hyperpnée (respiration d’amplitude augmentée). Ce phénomène est une réponse compensatoire aux variations des niveaux d’oxygène et de dioxyde de carbone dans le sang.

Cette respiration est souvent associée à des lésions du système nerveux central, Ces lésions résultent de diverses causes, notamment des accidents vasculaires cérébraux, des tumeurs, des maladies neurodégénératives, des traumatismes, ainsi que des problèmes cardiaques ou rénaux

Les opioïdes, comme la méthadone, l’hydrocodone et la morphine, ont une incidence sur le contrôle de la respiration et le tonus musculaire des voies respiratoires supérieures. Ils entraînent à la fois des épisodes d’apnée (interruption de la respiration) et d’hypopnée obstructive (respiration superficielle) pendant le sommeil.

De plus, ils peuvent contribuer à l’apparition de troubles de la respiration, notamment des apnées centrales et de l’hypoventilation. Il est essentiel que les médecins traitant les personnes souffrant de douleurs chroniques soient conscients de ces effets potentiels sur le sommeil et surveillent les éventuels troubles du sommeil.

Lors d’une escalade en haute montagne, l’altitude réduit la teneur en oxygène de l’air, ce qui diminue la concentration d’oxygène dans le sang. Cette diminution déclenche une respiration plus profonde et rapide, ce qu’on appelle l’hyperventilation et du même coup une baisse du taux de dioxyde de carbone dans le sang. En réaction à cette diminution, le corps ralentit la respiration, provoquant alors une hypoventilation. Cette phase d’hypoventilation entraîne à son tour une réduction de la teneur en oxygène dans le sang, amorçant ainsi un autre cycle d’hyperventilation.

Parfois, la baisse du dioxyde de carbone est si importante qu’elle atteint un seuil où le corps cesse temporairement de respirer, ce qui est qualifié d’apnée centrale du sommeil, car elle résulte de l’arrêt des efforts respiratoires.

Environ neuf personnes sur dix souffrant d’apnée du sommeil sont touchées par l’apnée obstructive. Leurs efforts répétés pour respirer se terminent souvent par un réveil soudain, accompagné d’une lutte intense pour éliminer l’obstruction, souvent associée à un bruit fort.

La prévalence croissante de l’embonpoint et de l’obésité augmente le risque d’apnée obstructive, une corrélation reconnue par la communauté médicale.

L’apnée mixte comme une apnée centrale, suivie par une obstruction des efforts respiratoires et se caractérise par un arrêt du débit aérien pendant au moins 10 secondes. Elle est plus fréquente que l’apnée centrale, mais moins que l’apnée obstructive.

Les enfants peuvent être affectés par des épisodes d’obstruction des voies respiratoires pendant le sommeil, ce que l’on appelle l’apnée obstructive du sommeil (comme défini précédemment). Dans le cas des enfants, deux principales causes sont associées à ce syndrome : l’obésité ou l’hypertrophie des amygdales et des adénoïdes. En présence de ces derniers, une option chirurgicale peut être envisagée, consistant en leur ablation.

Parmi les troubles liés à la respiration pendant le sommeil, on retrouve des conditions telles que l’hypoventilation alvéolaire du sommeil non obstructive idiopathique et le syndrome d’hypoventilation alvéolaire central congénital.

Consultez nos articles pour tout savoir sur ce trouble du sommeil

Conséquences de l’apnée du sommeil de l’enfant non traitée

Les conséquences d’une apnée du sommeil non traitée sont potentiellement graves chez les enfants et les jeunes. Celles-ci peuvent entraîner des problèmes dans le développement de l'enfant. Retard dans le processus de croissance de l’enfant Un trouble respiratoire du sommeil affecte le fonctionnement normal des hormones vitales comme l’hormone [...]

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO)

Auteurs : Sy DUONG-QUY, Thong HUA-HUY Source : Association franco-vietnamienne de pneumologie. La BPCO est une maladie des bronches qui se traduit par une inflammation chronique de celles-ci. Lorsque les bronches sont longtemps enflammées, leur calibre se rétrécit, ce qui a des répercussions sur l’anatomie et le fonctionnement de l’appareil respiratoire. L’impact de [...]

Les crises épileptiques et le sommeil (Seizures and Sleep)

Source : BC Epilepsy Society Année : 2009  Vous êtes-vous déjà dit : « Je suis constamment fatigué et pourtant je ne parviens jamais à bien dormir la nuit »? La plupart d’entre nous nous sommes déjà tournés et retournés dans notre lit sans parvenir à trouver le sommeil, un sommeil [...]

Apnée du sommeil : les traitements

Le traitement vise à corriger le ronflement et les apnées, prévenant ainsi les complications liées aux perturbations du sommeil, aux problèmes respiratoires et à l'oxygénation sanguine. Une première étape consiste à établir une hygiène de sommeil normale, avec un horaire régulier, évitant les somnifères ou l'alcool avant le sommeil. Il [...]

Apnée du sommeil : dépistage et conséquences

Le dépistage de l’apnée du sommeil Le ronflement est un bruit variable résultant de la vibration des tissus dans la gorge pendant la respiration. Lors du sommeil, ces tissus perdent leur tonicité, et la position couchée fait que la gravité pousse la langue et d'autres tissus vers le fond de [...]

L’apnée obstructive du sommeil chez l’enfant

Le trouble de la respiration nocturne, également connu sous le nom de syndrome de l'apnée obstructive du sommeil (SAOS), se caractérise par une obstruction partielle ou totale des voies respiratoires pendant le sommeil. Imaginez cela comme une scène où l'air, malgré les efforts de l'enfant pour respirer, décide de jouer [...]

Laryngospasme lié au sommeil

Source : Medisource Extrait : « Le laryngospasme, une contraction musculaire soudaine du larynx, est souvent lié au reflux gastro-œsophagien (RGO), provoquant des épisodes brefs de suffocation. Les symptômes incluent l'incapacité soudaine de respirer ou parler pendant la nuit. La gestion du RGO et un traitement adéquat peut atténuer [...]

Faites un don

Appuyez nos services à la population et aidez nous à faire reconnaître les troubles du sommeil comme un enjeu de Santé publique.

Devenez membre

Contribuez au soutien des activités de notre organisme, recevez nos infolettres et participez à l’assemblée annuelle.

Devenez bénévole

Donnez du temps à la Fondation Sommeil. Vos talents et vos compétences seront appréciés et accueillis avec joie.

Aller en haut