Syndrome des jambes sans repos (SJRS)2024-05-29T15:33:36-04:00

Syndrome des jambes sans repos (SJRS)

Le syndrome des jambes sans repos (SJSR), aussi appelé la maladie de Willis-Ekbom, est un trouble du système sensorimoteur caractérisé par un désir irrésistible de bouger les jambes, et parfois d’autres parties du corps, comme les bras. Ce désir s’accompagne généralement de sensations désagréables, allant de l’inconfort à la douleur, dans les zones concernées. Les symptômes du SJSR surviennent principalement pendant les périodes de repos ou d’inactivité, mais ils disparaissent ou s’améliorent lorsque la personne bouge.

Le SJSR suit souvent un rythme circadien, avec une aggravation des symptômes en soirée et pendant la nuit. Ces symptômes peuvent varier en intensité, de léger à sévère, et ils peuvent se manifester de manière intermittente ou quotidienne. Dans les cas les plus graves, le SJSR peut entraîner des perturbations significatives de la qualité du sommeil et de la vie quotidienne.

Diagnostic du syndrome des jambes sans repos

Un enregistrement du sommeil complet (polysomnographie) peut mettre en évidence que la personne agite ses jambes durant la nuit, mais pas toujours. En raison de l’association fréquente de la carence en fer avec le SJSR, il s’avère important de mesurer le niveau de ferritine pour tout patient présentant des symptômes modérés à graves, une exacerbation récente des symptômes ou encore des facteurs de risques associés à de faibles niveaux de fer.

C’est surtout en décrivant vos symptômes à votre médecin qu’il pourra déterminer un diagnostic. Entre autres, il se basera sur les critères diagnostiques suivants :

  • une envie compulsive de bouger les jambes/les bras, généralement accompagnées d’une sensation douloureuse;
  • cette envie survient au repos, est soulagée par l’activité et survient surtout le soir ou la nuit.

Voici quelques phrases couramment utilisées pour décrire les sensations de SJSR :

  • J’ai tout simplement envie de bouger
  • J’ai comme l’impression d’avoir de l’eau qui glisse sous la surface de ma peau
  • C’est douloureux dans les jambes
  • Ça brûle et ça fait mal
  • J’ai des impatiences dans les jambes
  • J’ai des sensations de fourmillements, de picotement au niveau des jambes
  • J’ai comme l’impression d’avoir des insectes à l’intérieur de mes muscles
  • J’ai des sensations de courant électrique au niveau de mes jambes/de mes bras

Traitements du syndrome des jambes sans repos

Pour des patients souffrants de symptômes légers de SJSR, il sera préférable de faire appel à une approche non pharmacologique pour éviter les effets secondaires des médicaments, surtout pour les personnes âgées ou les enfants.

  • Les personnes doivent commencer à avoir un horaire de sommeil régulier et pratiquer de saines habitudes de sommeil
  • Des activités physiques d’intensité légère à modérée (ex. exercices d’étirement) juste avant l’heure du coucher
  • Des massages des jambes
  • Des bains chauds ou froids
  • Des activités mentales peuvent s’avérer utiles pour décentrer l’attention vers autre chose que les symptômes

Par ailleurs, les activités sédentaires comme le cinéma ou les longs trajets seront préférables le matin, tandis que les activités comme la marche, les travaux ménagers ou l’activité physique peuvent atténuer les symptômes de SJSR si elles sont effectuées en fin de journée.

Certains médicaments en vente libre ou sans ordonnance peuvent aggraver le syndrome des jambes sans repos. Il peut être bon de les arrêter avec la surveillance du médecin. C’est le cas entre autres de toute substance qui bloque la dopamine : les neuroleptiques, les anti-nauséeux et surtout les antihistaminiques qui rendent somnolant.

Les médicaments qui seront prescrits pour une personne souffrant de syndrome de jambes sans repos vont uniquement venir soulager les symptômes sensimoteurs du SJSR et les troubles du sommeil. Ils ne servent pas à guérir le SJSR. Cependant, si le syndrome des jambes sans repos est déclenché par une maladie, alors des traitements seront utilisés pour soigner ou soulager la maladie en question, comme c’est le cas pour l’insuffisance rénale ou la carence en fer.

Le traitement pharmacologique du SJRS peut se faire avec les molécules suivantes :

  • Supplémentation en fer, en magnésium et en vitamine C, parfois en intraveineuse
  • Les agents dopaminergiques (précurseurs de la dopamine, ou agonistes de récepteurs de la dopamine)
  • Les opiacés
  • Les anticonvulsivants
  • Les sédatifs hypnotiques non barbituriques

*Les agonistes de la dopamine sont des médicaments qui vont agir directement sur les récepteurs de la dopamine. En imitant l’action de la cette dernière, ces médicaments font en quelque sorte « croire » aux cellules cérébrales qu’elles sont en présence d’une plus grande quantité de dopamine. Généralement, ce médicament est utilisé pour traiter les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

Peu de recherches ont été faites sur les traitements pédiatriques des SJSR. Pour autant, on sait que certaines propositions ont eu des effets positifs dans certains cas :

  • Mise en place de saines habitudes de sommeil
  • Restriction de la caféine (boissons gazeuses)
  • Utilisation de suppléments en fer
  • Médicaments tels que clonazépam, carbidopa/levodopa, pergolide, le pramipexole, le ropinirole et la clonidine.

Chez les enfants souffrant de carences démontrées en fer, le traitement en vue de corriger la carence en fer peut s’avérer un succès dans le soulagement des symptômes.

En plus de faire appel à un traitement pharmacologique pour le SJSR, il est évident qu’il faille d’abord (ou en concomitance avec le traitement médical) considérer les approches visant à aborder les problèmes de comportement, d’horaire de sommeil et les mauvaises habitudes de sommeil. Les enfants qui ont un diagnostic de TDHA ou tout autre diagnostic médical concernant son développement, sa santé physique ou psychologique peuvent profiter des soins de la clinique spécialisée des troubles du sommeil de l’hôpital Rivière-Des-Prairies.

Complications liées aux jambes sans repos

L’évolution varie considérablement d’une personne à l’autre, mais de manière générale, le syndrome des jambes sans repos s’avère chronique et progressif chez la plupart des personnes. Le début des symptômes chez les patients de moins de 30 ans aura tendance à être plus insidieux et il est possible que le SJSR, dans ces cas, ne devienne source de complication que plus tard. Lorsque ce sont des patients de 50 ans ou plus qui présentent un SJSR, les symptômes feront leur apparence de façon plus soudaine. Chez certains patients, le SJSR peut se présenter de manière intermittente et peut se retrouver en rémission spontanée pour plusieurs années.

Malheureusement, pour les cas les plus sévères les personnes souffrant de SJSR vont également souffrir de troubles du sommeil. Une personne peut ainsi cumuler en moyenne moins de 5 heures de sommeil par nuit et souffrira donc de manque de sommeil chronique. Ce manque de sommeil chronique peut à son tour déboucher sur une série de troubles qu’il faut prendre au sérieux : dépression, anxiété, troubles cardiaques, diabète, etc.

Personnes touchées par le syndrome des jambes sans repos

Le SJSR touche de 5 % à 10 % des adultes, et principalement les populations d’origine européenne. Un tiers de ces personnes souffrent de symptômes suffisamment graves pour obtenir des soins médicaux. La région du Lac-Saint-Jean au Québec semble avoir un bassin de population important souffrant de SJSR. Il semblerait également que les femmes sont plus susceptibles de souffrir du SJSR.

Le SJSR se manifeste ou augmente fréquemment au cours de la grossesse, généralement au cours de dernier trimestre, et disparaît avec la fin de la grossesse. Mais parfois cela ne disparaît pas. La cause de l’augmentation de l’incidence du SJSR au cours de la grossesse demeure incertaine. Une première grossesse auparavant est un facteur de risque plus important pour développer un SJSR plus tard, mais on ignore si les femmes qui souffrent du SJSR au cours de leur grossesse présentent plus de chance d’avoir un SJSR après leur grossesse. Il y a peu d’information sur l’impact de certains médicaments qui pourraient soulager les femmes enceintes de leur syndrome de jambes sans repos, ce qui rend leur traitement plus difficile. Les femmes enceintes présentent souvent une carence en fer et la supplémentation peut parfois être bénéfique.

Le SJSR touche plus souvent les enfants qu’on pourrait le croire, et souvent il est difficile pour les petits de dire ce qui les dérange. Généralement, les symptômes sont les mêmes que pour les adultes : inconfort aux jambes et difficultés à s’endormir ou à rester endormi. Parfois, ces symptômes sont faussement attribués aux douleurs de croissance.

Des recherches récentes proposent que les troubles cognitifs, comportementaux et affectifs, et plus particulièrement les déficits d’attention (TDHA) et les troubles oppositionnels puissent être plus fréquemment observés chez ces enfants. De plus amples recherches sont nécessaires afin de mieux comprendre les liens entre ces troubles et le SJSR et les mouvements périodiques des membres; la carence en fer pourrait constituer une cause biologique possible et des déficits de l’attention/hyperactivité chez ces enfants.

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