Éveil confusionnel ou ivresse du sommeil

L’éveil confusionnel, également désigné comme ivresse du sommeil, est un trouble du sommeil (parasomnie) qui se manifeste par un comportement étrange et confus au réveil ou juste après le réveil. La personne semble souvent désorientée dans le temps et l’espace. Ce type de trouble se caractérise par des événements ou des expériences indésirables pendant l’endormissement, au cours du sommeil ou au réveil. Les épisodes d’éveil confusionnel survenant à partir du sommeil lent profond ont tendance à se répéter plusieurs fois au cours de la nuit, en général après l’endormissement ou après une sieste. Un épisode d’éveil confusionnel dure généralement entre 5 et 15 minutes, mais chez un enfant, il peut se prolonger sur près d’une heure.

Symptômes de l’éveil confusionnel

  • Un ralentissement de la pensée et des difficultés d’élocution.
  • Des problèmes de compréhension ou une pensée confuse et des propos incohérents, à l’occasion liés aux rêves.
  • Des réactions bizarres, des mouvements incontrôlés, parfois violents.
  • L’absence à peu près complète de souvenir de l’événement

Le fait que de tels épisodes ne se fixent pas dans la mémoire des dormeurs les oblige souvent à se fier aux témoignages des autres qui rapportent alors des agissements étranges et des comportements inappropriés, voire hostiles.

Causes de l’éveil confusionnel

Ce trouble se rencontre dans certaines familles, indiquant ainsi une composante héréditaire. D’autres facteurs peuvent entrer en ligne de jeu, en particulier le travail de nuit ou toute perturbation du cycle circadien qui constituent des conditions propices à un éveil confusionnel.

Le manque de sommeil, l’insomnie et parfois l’hypersomnie peuvent également intervenir. Enfin l’éveil confusionnel est souvent associé au stress, au somnambulisme et aux terreurs nocturnes. La consommation d’alcool et de psychotropes est parfois liée à ce trouble du sommeil.

Diagnostic de l’éveil confusionnel

Le diagnostic implique une évaluation clinique approfondie par un médecin. Celui-ci demandera d’abord un journal de sommeil rédigé par les parents de l’enfant concerné ou par l’adulte lui-même, dans lequel on consignera la période de l’éveil et les caractéristiques de l’événement pour fournir des indices sur ses causes probables.

Le médecin explorera également les antécédents médicaux et le contexte familial pour voir si d’autres proches sont concernés, et il s’informera de toute consommation de drogue, d’alcool ou de médicaments.

Compte tenu de la similarité des symptômes avec d’autres troubles du sommeil comme l’apnée ou l’hypersomnie, un spécialiste du sommeil sera mieux à même de poser ce type de diagnostic. Il demandera peut-être une polysomnographie pour observer les ondes cérébrales, le rythme cardiaque et la respiration pendant la nuit. Cet examen révèle généralement des perturbations dans le sommeil lent profond et des ondes delta très actives. Un enregistrement vidéo permettra alors de vérifier tout comportement inhabituel pendant cette étude du sommeil.

Traitement de l’éveil confusionnel

Les éveils confusionnels chez l’adulte se doivent souvent à une fragmentation du sommeil dues à d’autres troubles (insomnie, apnée, etc.). Le traitement de ces troubles sous-jacents devrait donc réduire la fréquence des éveils.

Chez l’enfant, une stratégie comportementale visant à garantir un horaire de sommeil régulier tous les jours et une durée de sommeil adéquate devrait s’avérer efficace. Advenant que les éveils confusionnels persistent, on peut essayer de le réveiller doucement avant l’heure habituelle de l’éveil confusionnel.

Enfin, dans certains cas, le médecin prescrira des médicaments, le plus souvent des benzodiazépines.

Personnes touchées par l’éveil confusionnel

Chez l’adulte, ce trouble semble peu fréquent, il toucherait entre 3 % et 4 % de la population, même si les statistiques varient selon les populations étudiées et les critères diagnostiques. Les éveils confusionnels semblent concerner autant les hommes que les femmes.

Le trouble de l’éveil confusionnel se rencontre souvent chez les jeunes enfants, puisqu’il concerne jusqu’à 15 à 17 % d’entre eux. Dans l’ensemble, ces éveils confusionnels n’ont aucun caractère de gravité et ils tendent à disparaître après l’âge de cinq ans. Les enfants qui ont des éveils confusionnels ont fréquemment des épisodes de somnambulisme à l’adolescence.

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