Le cycle circadien

 

Les rythmes circadiens sont des cycles d’environ 24 heures. Le jour, la lumière est transmise via les cellules rétiniennes spécialisées jusqu’à des noyaux au niveaux de l’hypothamus, (1) ce qui permet la synchronisation de l’horloge circadienne avec l’horloge terrestre (2). En d’autres mots, le cycle de sommeil se synchronise avec le cycle de lumière et d’obscurité de la Terre (3). De plus, durant le jour, le niveau de mélatonine sanguin est très faible. Plus la lumière diminue d’intensité, plus ce niveau augmente pour atteindre un degré maximal de sécrétion entre deux et quatre heures du matin (1). Les travailleurs de nuit voient ainsi leur horloge circadienne désynchronisée. Effectivement, ceux-ci tentent de travailler durant la période d’obscurité où le niveau de mélatonine est élevé et de dormir durant la période de clarté. Ce dérèglement entraîne des troubles du sommeil chez une grande proportion de travailleurs. Une étude a démontré que l’horloge biologique de moins de 50% des travailleurs de nuit était bien synchronisée avec ce mode de vie (3).

 

La perturbation des cycles du sommeil provoque également les troubles de sommeil. Le travailleur de nuit est particulièrement à risque et n’obtient souvent pas tous les bienfaits d’un sommeil réparateur, car ces cycles sont perturbés notamment par l’incapacité du système à s’adapter à une routine de sommeil spécifique. Son rythme circadien déréglé et ses horaires irréguliers sont particulièrement en cause ici (4). Dans une nuit de sommeil normale, un individu passe par plusieurs cycles composés de deux types de sommeil : le sommeil à ondes lentes et le sommeil paradoxal. En début d’endormissement, un individu entre en sommeil à ondes lentes divisé en quatre stades. Les stades 1 et 2 constituent un sommeil assez léger et un sujet peut y être facilement réveillé. Les stades 3 et 4, quant à eux, relèvent du sommeil profond où il est difficile de réveiller l’individu qui dort. Durant ce sommeil profond, l’ensemble du corps est au ralentit et le cerveau récupère et se «repose». La température corporelle, la pression artérielle et le rythme cardiaque diminuent. Finalement, la fin d’un cycle se termine par l’entrée en sommeil paradoxal caractérisé par une activité cérébrale presque aussi intense qu’à l’éveil. C’est durant cette étape qu’un individu consolide les apprentissages de sa journée par exemple (4). Or, les cycles peuvent être perturbés lorsque l’environnement ne permet pas à un sujet de bien dormir et de passer par les différents stades. Par exemple, le bruit ambiant, ou les bruits intenses de courtes durées peuvent réveiller un individu, donc interrompre ces cycles de sommeil. La qualité du sommeil s’en trouve perturbée et la notion de récupération peut être partiellement ou complètement perdue. À long terme, ce débalancement des cycles est à la base des troubles du sommeil (4).

 

Références :

(1)  Le cerveau à tous les niveaux [En ligne]. Montréal : McGill ; nd. [cité le 1er octobre 2013].  La chronobiologie ; [2p.]

Disponible : http://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_11/i_11_p/i_11_p_hor/i_11_p_hor.html

 

(2) Institut universitaire en santé mentale Douglas [En ligne]. Verdun ;[Modifié le 2 août 2013 ; cité le 1er octobre 2013]. Rythmes circadiens : effets de la lumière ; [2p.] Disponible : http://www.douglas.qc.ca/info/rythmes-circadiens-effet-de-la-lumiere

 

(3) Gronfier C. Le rôle et les effets physiologiques de la lumière : sommeil et horloge biologique dans le travail de nuit et posté. Archive des maladies professionnelles et de l’environnement [En ligne]. Juin 2009 [cité le 1er octobre 2013] ; 70(3) :[9p.] .

Disponible : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1775878509000769#
(4) D. Purves et al. Le sommeil et la vieille. Dans : D. Purves, et al. Neurosciences. 4e éd. Bruxelles : De Boeck:2011. pp.707-731